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littérature jeunesse - Page 8

  • Deux albums autour de l'enfance

    Deux albums autour de l'enfance

    Me voici de retour aujourd'hui avec un billet autour de deux albums jeunesse autour de l'enfance.

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    Tout petit de Marie Sellier et Ilya Green

    « Mon tout petit, mon tout petit plein de vie, sur cette terre, il y a bien plus grand que toi. »

    « Mais il y a [aussi] plus petit que toi. »

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    J’ai toujours aimé l’œuvre d’Ilya Green et quand j’ai vu qu’elle s’était alliée avec Marie Sellier pour réaliser cet album, je n’ai pas pu résister à la tentation.

    Une maman s’adresse à son tout petit, pour le comparer à son entourage et pour lui montrer qu’il participe au monde et en constitue un des rouages.

    J’ai beaucoup apprécié cette réflexion sur la place de l’enfant. Et, plus généralement, autour de l’idée que chacun, à son échelle, joue un rôle dans l’univers.

    Le texte, réduit à l’essentiel, nous immerge, page après page, sous une vague d’infinie poésie. Et que dire des illustrations d’Ilya Green ? Une fois encore, elle démontre son grand talent. C’est doux, sensible et coloré.

    Un album qui parlera aussi bien aux grands qu’aux petits et une jolie déclaration que je recommande à partir de l’âge de deux ans.

    Casterman, 2018

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    Pas de géant d'Anaïs Lambert

    Direction le jardin avec ce second album.

    « Ce matin, je me suis préparé. Sans faire de bruit, je suis sorti. »

    Un petit garçon sort, sans faire de bruit, dans son jardin.

    Pas après pas, tout un monde fabuleux s’ouvre à lui. Scarabées, escargots, fourmis croisent son chemin. Et, emporté par le souffle de l’imagination, notre héros croit même suivre la course d’un ours ou enjamber des rivières et des forêts. Et si un géant se mettait à le poursuivre ?

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    Voici un joli album sur les premières découvertes d’un enfant. Véritable ode à la curiosité et à l’imagination, cet ouvrage nous permet de suivre la première promenade solitaire d’un petit garçon. Pour accompagner le texte au ton résolument enfantin, l’autrice a opté pour des images à hauteur justement de gamin. Les couleurs et les détails de ce monde qui fourmille m'ont beaucoup plu.

    En revanche, j’ai moins adhéré aux visages humains qui ne m’ont pas semblé assez ciselés par rapport au reste de l’environnement.

    Malgré cette légère réserve, je vous recommande cette ballade au creux d’un jardin.

    Les Editions des Eléphants, 2018

     

  • Lucky Losers de Laurent Malo

    Lucky Losers

    de

    Laurent Malot

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    « Sean Kinsley, dix-sept ans, à moitié anglais : c’est moi. On m’accuse d’être responsable du foutoir qui a régné au printemps dernier ; je plaide pour le concours de circonstances. A la limite, je veux bien assumer le rôle de détonateur, mais si mon père n’avait pas été surpris par ma mère avec un autre homme, si aucun court-circuit n’avait réduit l’institut Balzac en cendres et si les ateliers d’Arincourt n’avaient pas annoncé un plan social, est-ce qu’on en serait arrivés là ? »

     Lorsque son père a été découvert par sa mère en compagnie d’un autre homme, le destin de Sean Kinsley a été bouleversé. Sa mère a quitté son père et est repartie à Douarnenez, dans la ville où elle avait grandi. Sa sœur a suivi. Et finalement, son père s’est également installé en Bretagne avec son fils.

    Une nouvelle vie débute donc pour ce dernier. Malgré les peurs initiales, Sean se fait très vite trois amis : Antoine, Rémy et Kevin. Tout semble aller pour le mieux quand l’autre lycée de la ville, celui des riches, brûle. Pour finir leur scolarité, les élèves doivent donc intégrer l’établissement de notre héros. L’occasion pour ce dernier de tomber raide dingue amoureux de la sublime Camille d’Arincourt.

    Son rapprochement avec elle ne plaît pas du tout à une bande de fils à papas. Très vite, des tensions émergent. Et Sean se retrouve à lancer un défi. Il a un mois avec sa bande d’amis pour apprendre à les battre en natation, en équitation et en aviron.

    Il était loin de se douter que ce défi dépasserait les simples limites du lycée. Et deviendrait une sorte de symbole des affrontements sociaux autour des plans de licenciement.

    En un mois, tout va donc basculer…Dans la vie de Sean. Comme dans celle de son entourage. Ou des autres habitants de Douardenez.

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    Le port de Douardenez

    J’ai été immédiatement attirée par le titre de ce roman et par cette couverture colorée.

    Dès le début, on est happés par les premières lignes. Sean Kinsley nous parle de son année de première littéraire. Dans son nouveau pays. Dans sa nouvelle ville. Dans son nouveau lycée. En effet, nous sommes conviés à passer neuf mois en sa compagnie. Neuf mois importants où il va connaître de nouveaux amis, son premier amour et réussir à s’affirmer.

    « Ce n’est pas moi qui ai fait sortir les élèves dans la cour, c’est l’injustice qui a frappé une fois de trop. Vous voulez savoir quand on rentrera en classe ? Quand le monde sera redevenu juste. »

    L'aspect roman d’apprentissage est bien traité. Sean est un gentil « loser ». Le genre de garçon qui perd complètement les moyens devant les filles qui l’impressionnent et dit tout ce qu’il ne faut pas. (Le premier coup de fil à sa dulcinée est mémorable). Le genre de garçons aussi qui est toujours là pour soutenir les siens envers et contre tout. On rit de et avec lui, on s’attache et on assiste avec beaucoup de plaisir à sa transformation, non sans heurts. D’un garçon plutôt réservé, on le voit devenir une sorte de leader malgré lui.

    « -Sean Kinsley ?

    -Oui ?

    -Si un jour tu fais de la politique, je vote pour toi. »

     A cet aspect initiatique se superpose un versant lutte des clans. Dans la ville de Douardenez, les clivages sociaux sont très prégnants. Deux mondes s’opposent et le lycée va devenir le lieu de leur collision. Très vite, le défi des « Lucky Losers », l’équipe de Sean, devient le reflet voire le symbole de toute la lutte des prolétaires contre les riches. Cette dimension de comédie sociale à la Full Monty ou à la Ken Loach m’a beaucoup plu. Laurent Malo aborde avec beaucoup de talent des problématiques sociétales telles que le chômage, le divorce…Mais il le fait toujours avec un regard décalé. Même si le sujet se fait grave, l’humour est toujours sous-jacent. Et j’ai aimé cette joie dans la tempête. Cette élégance face aux drames de la vie.

    « Je me suis promis, à cet instant, de ne plus croire qu’en une chose : leur courage de se battre. […] Ils étaient tous les trois mes guerriers, j’étais leur coach, on était la Team Losers. »

    Un des autres atouts de cet ouvrage réside dans les personnages. L’auteur nous propose toute une galerie de protagonistes hauts en couleurs et bien campés. Un peu, comme notre héros, on n’arrive pas toujours à bien les cerner et j’ai apprécié ce flou. Un flou qui donne encore plus de véracité à la narration du point de vue de Sean. Ce qui reste mystérieux pour lui le demeure également pour nous lecteurs.

    Les pages se tournent toutes seules, le ton reste vif, la légèreté apparente se pare de gravité et déjà nous devons quitter Sean et les siens. A REGRET. J'aimerais beaucoup les retrouver dans un prochain volet, à la manière de la série des Comment j'ai d'Anne Percin.

    Bref, je vous recommande la lecture de ce joli roman pour adolescents engagé, drôle et bien mené.

    Albin Michel Jeunesse, 2016, 297 pages

     

  • Electrico 28 de Davide Cali et Magali Le Huche

    Electrico 28

    de Davide Cali & Magali Le Huche

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    « Comme tous les jours, Amadeo se lève tôt. Il fait un câlin à son chat Bolivar, prend une douche et se rase. Puis il lui donne des croquettes, lui fait un petit bisou et sort. » […]

    Amadeo est conducteur de l’Electrico 28, le tram de Lisbonne. Tout au long de sa carrière, il a aidé de nombreux amoureux timides. Il a ainsi élaboré toute une série de manœuvres pour les pousser à la déclaration.

    C’est son dernier jour avant la retraite et il espère une fois encore réunir un couple de maladroits…Mais sa tâche va s’avérer plus difficile que d’habitude…

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    J’ai immédiatement été attirée par la couverture très gaie de cet album. Qu’il traite de Lisbonne, une ville que j’avais tant aimée il y a deux ans, m’a également incitée à m’y plonger.

    Dès le début, on fait la connaissance d’Amadeo, un Cupidon qui contribue au bonheur des autres, en s’oubliant souvent. C’est touchant de voir tous ces gens qui se côtoient et s’admirent mais qui se frôleraient simplement du regard sans lui. Notre héros favorise les rencontres, même si la dernière semble plus ardue. Heureusement, avec les années, il est passé maître dans le jeu de la séduction par procuration et il a plus d’un tour dans son sac.

    Au fil des pages, le lecteur s’amuse….Et la fin réussie et optimiste nous fait quitter ce livre, le sourire aux lèvres.

    Au texte ensoleillé de Davide Cali s’entremêlent les dessins profondément gais et lumineux de Magali Le Huche. Une fois encore, elle démontre son talent pour croquer des personnages et pour restituer les ambiances. Les couleurs de sa Lisbonne m’ont rappelé bien des souvenirs et m’ont donné envie d’y repartir.

    Bref, vous l’aurez compris : si vous avez besoin d’une petite bulle d’espoir en ces jours encore maussades, plongez-vous dans cet ouvrage résolument plaisant.

    ABC Melody, 2017